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mercredi 9 juin 2010

CRISE AU CESTI



LE CESTI ENTRE LE MARTEAU DES ETUDIANTS ET L’ENCLUME DES ENSEIGNANTS DU SAES


Le Centre d’étude des sciences et techniques de l’information(CESTI), est plongé depuis quelques semaines dans une profonde crise, liée à une grève de ses étudiants depuis le 17 Mai dernier, réclamant des diplômes en lieu et place des attestations qui leurs sont délivrées après trois ans de formation. A cela greffent d’autres problèmes, comme la reprise du pré-concours d’entrés au Cesti exigée par des enseignants du SAES et la construction d’un gigantesque bâtiment qui selon certaines informations serait d’une fonderie d’or.

Un silence mortel règne ces derniers temps au CESTI, école de journalisme niché en face du couloir de la mort à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les étudiants de cet institut se sont lancé depuis trois semaines dans un mouvement de grève, mettant ainsi toutes les activités de ladite école en léthargie. De la médiathèque, lieu de documentation, remplie toujours d’étudiants, aux salles de cours en passant par le studios de télé et celui de la radio, c’est le blocage total des activités à l’exception de la direction du centre où on note un ralentissement du boulot. Les journalistes en herbe ont bonnement attendu au moment où les examens pointent à l’horizon pour enclencher leur mouvement.
Deux doléances, selon le président du collectif des étudiants, Amadou Diop sont à l’origine de cette grève : le retour des diplômes à la place des attestations et le système de notation des grandes enquêtes pour la 3éme année. La première doléance semble être le nœud du problème, car aucun accord n'a été trouvé après de moult rencontres avec les autorités compétentes. Il a fallu attendre que les étudiants durcissent le ton en intensifiant leur lutte pour que des responsables du collectifs soient reçus par le ministre de l’enseignement supérieur, Amadou Tidiane Ba. Ce dernier leur a fait savoir que le décret est désormais sur la table du secrétariat de la présidence de la république pour être signé par le chef de l’Etat. Les étudiants ne semblent pas être convaincus par la réponse que leurs a été servie par le ministre. Ils ont ainsi continué leur mouvement au lendemain de leur audience avec le ministre en décrétant 48 heures renouvelables et bloquer toute activité déroulant dans les locaux du Cesti en attendant une satisfaction totale de leurs doléances. Et ce ne sont pas les membres du Syndicat nationale des professionnels de l’information (SYNPICS) qui diront le contraire, à l’occasion d’un séminaire qu’ils voulaient tenir dans la case foyer du Cesti, les étudiants se sont tout simplement opposé à une telle rencontre qui devait durer cinq jours.
A l’ instant où les étudiants et les autorités cherchent des voies et moyens pour une sortie de crise, un autre problème surgit cette fois-ci de la part des enseignants du SAES section lettre Ebad-Cesti. Ils ont exigé à travers une déclaration la reprise des épreuves du pré –concours, d’où une menace qui plane sur le concours d’entrée au Cesti pour cette année. Les candidats qui avaient subi les épreuves de la présélection du 24 Avril dernier doivent encore prendre leur mal patience car ces enseignants ont décidé de ne pas « assurer la correction des épreuves du concours». Un mois après le pré concours, ces futurs journalistes font toujours la navette au Cesti espérant voir leurs résultats affichés. Dans leur déclaration, le syndicat déplore le non respect de la procédure d’organisation du test par le Cesti avant d’ajouter que « conformément aux conclusions du séminaire, tenu les 14 et 15 février 2008 sur la gouvernance institutionnelle », rien n’a été respecté. La question qui mérite d’être posée est celle-ci : pourquoi ces enseignants ont attendu le moment où la quasi-totalité des activités du Cesti sont en apathie causée par la grève des étudiants pour pondre leur déclaration.
Avec ces nombreux problèmes que traversent cette école de journalisme, s’y ajoute la construction d’un grand bâtiment situé en face des locaux du Cesti, qui serait d’après certaines sources une fonderie d’or. Et ce projet pourrait être une menance pour la disparition de cette école selon sa directrice Rokheya Eugénie Aw. Cette dernière dans les colonnes de l’observateur dans sa livraison du mercredi 2 juin 2010 déclarait ceci : « honnêtement, je pense que c’est une vraie menace pour le Cesti. Il n’est plus en sécurité ». En dépit du cri de cœur lancé par les responsables de cette école à l’endroit des autorités de l’université en l’occurrence le recteur, les travaux continuent de fort belle manière, les murs commencent même à sortir de terre.
Cesti, voila un institut universitaire qui a fait toute la fierté du Sénégal en particulier et l’Afrique en général dans le domaine du journalisme. Un temple du savoir qui fait rarement de l’actualité si ce ne sont des activités de débats, ses sorties de promotions. Ainsi, les autorités universitaires et celles de l’Etat ont intérêt à conjuguer leurs efforts afin de préserver cet outil d’intégration entre les peuples africains qu’est CESTI.

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